Gluten : Symptômes et dépistage de l’intolérance

Gluten : Symptômes et dépistage de l’intolérance

L’intolérance au gluten est une maladie insidieuse, car elle ne se manifeste la plupart du temps que par un ou deux symptômes, passant souvent inaperçus (carrément silencieux dans certains cas).

Cette difficulté de détection pose d’ailleurs un problème au malade qui s’ignore, sa santé se dégradant progressivement. Il est donc primordial de savoir détecter les signes avant-coureurs de la maladie, et de se faire dépister le plus rapidement possible. Mais comment diagnostiquer une intolérance au gluten ?

Des symptômes multiples et variés

Cette maladie est difficile à diagnostiquer, tant les symptômes de l’allergie au gluten peuvent être extrêmement diversifiés ! Et si la mauvaise absorption des nutriments reste l’une des principales manifestations de l’intolérance au gluten, d’autres symptômes, bien moins éloquents, peuvent intervenir de manière récurrente, comme des diarrhées, des flatulences, une perte de poids, une mauvaise digestion, des vomissements ou une fatigue chronique… Des symptômes que le malade n’imputera pas forcément à une intolérance au gluten !

L’intolérance au gluten diagnostic

Si cette maladie se détecte difficilement chez l’adulte en raison des symptômes plus ou moins insidieux, elle est en revanche très expressive chez l’enfant, qui est en pleine croissance.

Plus celui-ci est jeune, et plus les symptômes sont d’ailleurs révélateurs : une rupture de la courbe du poids, une perte de tonus (voire une apathie) et un ventre ballonné sont des pathologies incontournables d’une intolérance au gluten, qui facilitent grandement le diagnostic. Au contraire, chez l’adulte déjà formé, il faut généralement plusieurs mois pour effectuer une corrélation entre maladie cœliaque et les symptômes.

Plusieurs formes d’intolérance et non une seule

On distingue trois formes distinctes de la maladie :

  1. aiguë,
  2. subaiguë,
  3. insidieuse.

La première est la forme la plus sévère mais aussi la plus facilement identifiable en raison de la gravité de l’intolérance au gluten « symptôme ». La seconde, avec ses symptômes moins spécifiques, s’avère beaucoup plus difficile à diagnostiquer. Enfin, la forme insidieuse est, le plus souvent, découverte grâce à une autre pathologie, ses symptômes n’apparaissant que très tardivement.

L’allergie au gluten symptômes

L’allergie au gluten est heureusement une pathologie rare, qui se détecte facilement, et pour cause : contrairement à l’intolérance au gluten qui détruit progressivement mais lentement la paroi de l’intestin grêle, l’allergie au gluten se manifeste dès l’ingestion de l’aliment, par une réaction allergique immédiate. Les symptômes : des problèmes respiratoires mais aussi digestifs (parfois les deux en même temps)… l’allergie pouvant aller jusqu’à provoquer un œdème.

Les tests sérologiques

Test intolérance au gluten ou test allergie au gluten : ces tests sont indispensables pour pouvoir détecter la maladie. Mais ils ne sont efficaces que si le malade continue temporairement d’ingérer du gluten. Cette batterie de tests a notamment pour but d’effectuer la numération de l’anti-gliadine IgA et IgG, ainsi que des anticorps anti transglutaminase et éventuellement anti-endomysium EMA. Seuls les résultats permettront de révéler une sensibilité au gluten et une atrophie villositaire.

La biopsie intestinale : systématique ou pas ?

Si le médecin souhaite respecter la « norme d’or » (la « gold standard ») avant de poser un diagnostic définitif (et souvent long), la réponse est oui.

Néanmoins, certains patients s’en passent sans aucun souci, un régime approprié (donc sans gluten) aux résultats probants sur leur santé suffisant largement à les convaincre. D’autres au contraire veulent absolument être sûrs du diagnostic, avant d’entamer une diète fort contraignante… qui durera toute leur vie. La biopsie par endoscopie, même si la plupart des médecins la conseillent, reste donc avant tout une décision personnelle, qui ne sera pratiquée qu’après des tests sérologiques positifs, révélant la présence d’anticorps anti transglutaminase.

Le diagnostic confirmé par un régime sans gluten

Si les tests sont indispensables pour diagnostiquer la maladie, l’amélioration de santé, après avoir mis en place le régime sans gluten, est sans doute le meilleur indicateur qu’il soit pour confirmer définitivement l’exactitude du pronostic. Malheureusement, le malade doit faire preuve de patience, car les bienfaits de ce régime ne se font sentir qu’après plusieurs mois de pratique. Mais les effets sur l’état général du patient sont appréciables : meilleur moral, reprise de poids, amélioration de la courbe de croissance chez l’enfant… On constate également une réparation des lésions intestinales.

L’hypersensibilité au gluten : une pathologie peu étudiée

La médecine s’y intéresse peu, et pour cause : elle fait toujours débat dans la communauté scientifique, en raison des résultats controversés. Car si ces patients présentent tous les symptômes de la maladie cœliaque, leurs tests sérologiques restent néanmoins peu probants, les médecins n’y détectant aucune trace caractéristique d’anticorps. Par ailleurs, les hypersensibles réagissent au gluten beaucoup plus rapidement que les intolérants : une manifestation qui divise le milieu médical, certains spécialistes n’hésitant pas à dénoncer une simplification du diagnostic, par commodité (les malades étant systématiquement « fourrés » dans cette catégorie).

L’intolérance au gluten est donc une maladie délicate à diagnostiquer, tant ses symptômes peuvent être insidieux et peu révélateurs… Il convient néanmoins de la détecter le plus rapidement possible, chez l’enfant mais aussi chez l’adulte, afin de limiter les dégâts et dégradations qu’elle occasionne à l’organisme. Et si aucun traitement médicamenteux ne permet d’enrayer la maladie cœliaque, il existe une solution radicale : le régime sans gluten, qui doit être suivi à vie, et scrupuleusement, sans petits écarts de conduite alimentaire… un moindre mal pour se porter mieux !